Pendant l’été, nous avons interviewé des utilisateurs de Jobaffinity afin de vous préparer une série d’interview qui évoquent l’état actuel du recrutement en France.
La première de cette interview est celle de Rebecca Briot, cofondatrice avec Romain Beke du cabinet de recrutement Muhalink Repère, spécialisé dans le recrutement pour les métiers de l’environnement et de la transition écologique.
Rebecca est elle-même issue du secteur de l’environnement, elle a été pendant 9 ans dans une entreprise du génie écologique (restauration des milieux naturels) où elle a dirigé le bureau d’étude où elle a eu à recruter et gérer des profils très spécifiques : des ingénieurs et techniciens écologues.
Comme Rebecca va l’expliquer au cours de cet interview, le challenge principal dans ce secteur est que beaucoup de ces métiers très spécifiques sont relativement nouveaux ou ont fortement évolué ces dernières années.
Aux questions chez Intuition Software : Fatou et Annie, maintenant place à l’experte du jour Rebecca Briot :
Intuition Software : Bonjour Rebecca, peux-tu nous brosser un rapide portrait de ton secteur d’activité ?
Rebecca Biot : Bonjour ! Notre rôle est de recruter pour tous les métiers de l’environnement et de la transition écologique. Cela va rassembler des myriades de métiers aux compétences souvent très spécifiques, liés aux: filières des énergies renouvelables, du prévention et du traitement des déchets, de la gestion de l’eau, de l’ingénierie environnementale, de la rénovation de l’habitat, de la finance verte…La liste exhaustive serait beaucoup trop longue !
Tous ces métiers demandent des compétences techniques spécialisées, mais leur point commun principal :
Ce sont presque tous des métiers “récents”, soit qui n’existaient pas il y a une dizaine ou une quinzaine d’années, soit qui ont connu de nombreuses évolutions récentes liées à la règlementation, aux connaissances scientifiques, ou à certaines techniques.
Pour donner quelques exemples concrets, le métier d’écologue, qui est un spécialiste de la faune et de la flore, n’a été reconnu que récemment comme expert incontournable des projets d’aménagement. Dans la méthanisation, cela ne fait pas longtemps que l’on forme des responsables d’exploitation ou des techniciens de mise en service.
Pour ce qui est des métiers qui évoluent, on peut évoquer par exemple le bâtiment et les évolutions de métiers liées à la rénovation écologique et énergétique.
IS : Vous faites donc face à une pénurie de candidats dans le secteur de l’environnement?
RB : Et oui, une partie des problèmes de recrutement viennent du constat précédent : les entreprises cherchent de l’expérience et des compétences, ce qui est bien normal. Mais trop peu de personnes ont atteint le statut “senior” ou d’expert sur ces types de métiers, par rapport à des besoins qui explosent.
On fait justement appel à nous pour remplir des postes à haute demande de spécialisation technique ou à responsabilité.
IS : Aujourd’hui des formations spécifiques aux métiers de l’environnement existent ?
RB : Oui, sur tous les niveaux d’étude, du BTS-DUT jusqu’au master spécialisé sur l’ensemble de ces métiers. Mais encore une fois, certains ont été créés très récemment, pour certains secteurs, ils en sont même aux premières années voire à l’expérimentation.
Certaines filiales plus généralistes mettent en place des spécialités au sein de leur cursus, mais c’est encore très jeune. Il faut du temps pour créer des formations qualifiantes, du temps pour les suivre, et encore des années d’expérience à engranger.
Note d’Intuition Software
Selon statistiques.developpement-durable.gouv.fr, il y a eu 110 000 jeunes formés en environnement, tous métiers confondus, sur l’année scolaire 2019-2020. Dix ans plus tôt, en 2008, cela représentait 5% des inscrits et 10% de l’offre de formation. Cela est monté en 2019 à 8.5% d’inscrits et 12% des formations en 2019.
Infographie sur la répartition des niveaux d’études dans les milieux professionnels autour de l’environnement que vous pouvez retrouver dans son contexte sur cette page :
IS : Tu disais plus haut que vous vous cherchez en majorité des postes senior chez Muhalink Repère?
RB : Pas en totalité, mais ce qui déclenche en général l’appel à un cabinet de recrutement est le besoin de remplir un poste à responsabilité et quelques années d’expérience. Les postes qui sont ouverts aux jeunes qui sortent d’étude se remplissent plus facilement, et ont bien moins besoin de nos services.
Il nous arrive parfois de faire des recrutements pour des postes juniors lorsque ce sont des recherches de compétences bien spécifiques, ou lors d’un projet nécessitant la constitution d’une équipe (exemple : nouvelle implantation).
IS: Existe-t-il des parcours de reconversion professionnelle pour justement apprendre ces nouvelles techniques, pour des profil qui a déjà de l’expérience ?
RB : Oui, ils existent mais ils sont moins développés que sur la formation initiale, ou pas encore à maturité.
Et les organismes de formation font finalement face au même problème que les recruteurs : il peut être difficile de trouver des spécialistes pour concevoir et animer ces formations.
Pourtant, c’est un véritable vivier de candidats, ce sont des métiers attractifs, beaucoup de gens veulent se reconvertir dans l’environnement, car cela a du sens aux yeux de beaucoup.
Il existe de nombreuses compétences transversales sur des centaines de métiers. Ce sont des profils à qui il pourrait ne manquer que quelques mois de formations spécifiques pour être opérationnels sur des postes clés actuellement en pénurie de candidats.
IS : Est-ce qu’il y a eu une plus grande recherche de métiers “qui ont du sens” depuis le covid ?
RB : Tout à fait, il y a eu des prises de conscience parce que ça a été un moment où tout le monde s’est remis en question. Mais c’était aussi déjà une tendance de fond depuis quelques années : la question de l’avenir de la planète, et du rôle que ses habitants y jouent, a un impact sur les aspirations en termes d’emploi.
C’est là où il faut savoir comment faire la part des choses, il faut faire matcher les candidats et leurs compétences et les postes disponibles qui ont des besoins très spécifiques, souvent techniques.
Voici une infographie que vous pouvez retrouver dans son contexte sur cette page :
IS : Ces compétences spécifiques semblent être au cœur de votre activité, quelles sont vos stratégies pour trouver les candidats ?
RB : Notre valeur ajoutée est que l’on connaît ces métiers puisque l’on vient de l’opérationnel.
Cette légitimité « métier » acquise, notre rôle est aussi “d’ouvrir les chakras” des employeurs en faisant valoir notre expertise de conseil RH et recrutement, et trouver des solutions à la pénurie de candidats.
IS : Est-ce que les évolutions technologiques récentes, notamment l’IA, ont eu ou ont un impact sur votre travail ?
RB : Oui, mais à mon sens ce n’est pas nouveau, c’est une évolution continue.
Il faut selon moi faire de ces outils nos alliés et les faire entrer dans nos habitudes de travail pour conserver notre valeur ajoutée. Par exemple en gagnant du temps sur la rédaction d’un fiche de poste (note d’Intuition Software : une fonction incluse dans notre logiciel de recrutement Jobaffinity)
Notre valeur ajoutée humaine va être dans notre prise de recul et notre sens critique, avoir des intuitions sur des éléments à aller creuser, mieux comprendre, bien poser les questions de la bonne manière et au bon moment. Et une bonne dose d’’intelligence émotionnelle pour identifier les bons « matchs » équipe – candidats.
Insistons aussi sur le fait que les employeurs comme les candidats sont sensibles à l’humain dans le processus !
IS : Tu es utilisatrice de notre logiciel de recrutement Jobaffinity, comment as-tu pris ta décision et quelles sont tes fonctions préférées ?
RB : Lorsque nous avons choisi notre ATS, nous avons établi nos besoins primordiaux:
- Ergonomie de la plateforme qui ne soit pas une souffrance à utiliser
- Facilité des échanges avec les candidats, pouvoir facilement entrer en contact avec eux, avec un bon équilibre entre tâches automatisés et personnalisation
- Un bon système de base candidat bien rangé (Cvthèque)
- La multidiffusion des offres
Par bouche-à-oreille on nous a présenté Jobaffinity, une démo plus tard (merci Fatou 😉) nous étions convaincues et depuis, nous en sommes ravis.
Ce que je préfère dans l’outil est qu’il est simple et ergonomique, l’onboarding se fait très facilement pour les nouveaux collaborateurs.
Il facilite la prise de note et est top pour la traçabilité et l’historique, tout est facilement accessible sans pour autant surcharger d’informations ; que ce soit au niveau des offres, des candidats ou des échanges.
J’apprécie aussi les échanges que j’ai avec l’équipe – on revient à la plus-value de l’humain dans le processus ! Enfin, il y a régulièrement des nouveautés intéressantes.
Par exemple, vous m’avez demandé avant l’interview quel CRM j’utilisais (Axonaut en l’occurrence) car vous êtes en train de relier Jobaffinity à des CRM et mettez en place une liste de priorités, j’espère que le mien fera partie des premiers du coup ! (rires)
Merci beaucoup à Rebecca Briot du cabinet de recrutement Muhalink Repère, spécialisé dans le recrutement pour les métiers de l’environnement. Restez à l’écoute de notre blog pour les prochaines interviews !
Vous êtes recruteurs et vous aimeriez vous exprimer sur votre métier ? N’hésitez pas à nous contacter !